Atelier Lecture à Voix Haute d’un texte de Marie Balmary
Animé par Maxime Leroy, prêtre du diocèse de Lille
Qui est Marie Balmary?
Chercheuse, c’est le mot qu’elle préfère pour définir son travail. Depuis plus de trente ans, Marie Balmary, psychanalyste, initiée à l’hébreu, l’araméen et le grec biblique, et écrivain, lit, relit, réinterprète. Son objectif ? Découvrir les lois fondamentales permettant à l’être humain d’être un véritable sujet. Comprendre ce qui fait « advenir un “je” » plein et authentique. Devenir homme ou femme est un processus qui nécessite un long travail sur soi, et non un acquis de naissance. C’est par une certaine qualité de relation avec les autres, leur écoute, leur accueil, que l’individu existe vraiment. Il ne suffit pas de multiplier les cellules pour que ça donne un être humain. On devient humain par la relation. Par un autre, qui croit que vous existez vraiment, que vous êtes un être parlant qui cherche à en rencontrer d’autres, qui peut accomplir ce désir. Croire, là, prend son sens hébreu de « c’est solide… je peux m’appuyer dessus », tout le contraire de « Je me prosterne ».
Sa méthode : les groupes de lecture
En prés de vingt ans, Marie Balmary a initié un grand nombre de groupes de lecture de la Bible. « S’emparer librement du texte : ce n’est pas vraiment de l’association libre, mais une circulation de la parole autour de lui ». Comme dans la psychanalyse, elle considère toute étrangeté apparente du texte, y compris des erreurs grammaticales, comme pouvant être porteuses de sens. Cette lecture ainsi très proche de la lettre des textes amène à des nouvelles compréhensions et à des réinterprétations.
Photo : Le sacrifice d’Isaac, Rembrandt
Ce groupe de lecture d’un jour propose de savourer ensemble les trouvailles de Marie Balmary et de faire d’autres trouvailles grâce à la lecture à voix haute d’extraits de « La divine origine » et d’extraits de la Bible, à partir de plusieurs traductions dont celle de Chouraqui, avec un groupe de lecteurs d’un jour
Lire, relire, commenter, se questionner à partir de son expérience, de sa foi, reprendre l’étymologie des mots à partir de l’hébreu, du grec.
5 mars, 14h30-16h30, Paroisse de la Bonne Nouvelle, Place du Général de Gaulle, Marcq en Baroeul (à noter que cet atelier sera suivi de la pièce de théâtre « Cherchez la faute! »)
18 mars, 16h-18h, La Margelle, 23 rue du Marché, 59000 Lille
1 avril, 10h-12h, Le Convivial, Place du Nouveau Canteleau, 59130 Lambersart
Jauge maximale : 20 personnes
Quelques pépites trouvées dans ses livres
Pépite « Aimer sans dévorer » repris dans le livre de Lytta Basset : Genèse chap 2 verset 16 Le Seigneur Dieu donna à l’homme cet ordre : « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin ;17 mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. ». Il ne s’agit pas de ne pas manger, il s’agit de laisser un espace entre soi et l’autre, de laisser de l’altérité, de se différencier de l’autre afin de sortir de la fusion où l’autre comme soi-même n’existe pas. « L’interdit de manger d’un seul et unique arbre apparaissait à notre lecture comme la première loi de l’altérité ; il y a un point d’arrêt qui avertit : tout n’est pas objet dans le monde, tout n’est pas consommable. Il y a de l’autre et l’autre ne se mange pas. Du jour où tu en mangeras, tu mourras » (Marie Balmary La divine origine Ed poche p48)
Pépite « Honore ton père et ta mère »(Marie Balmary Le sacrifice interdit Ed poche p114) : A partir de l’hébreu « Kabod » qui signifie poids : mesure le poids que ton père et ta mère t’ont apporté et fait le tri : garde le bon et laisse le moins bon pour que « tes jours se prolongent » : non les jours de tes parents, les tiens. Pour que ta vie soit vivante, mesurer le poids de ce que tes parents ont apporté est l’essentiel pour vivre, « Choisis la vie, afin que tu vives » Deutéronome 30, 15